Rencontre avec nos télépilotes de drone

19 Feb 2021

Chez Tractebel, les drones ont pris leur envol depuis quelques années et désormais ce sont 3 experts aux profils variés qui sont télépilotes de drone. Ensemble ils reviennent sur la génèse du drone au sein de nos activités et sur le rôle de cette technologie au quotidien.


Retrouvons Benjamin Coutand (Direction eau) à Lyon, Patrick Balvay (Direction urban) à Nice et Nicolas Trolonge (Pôle environnement) à Gennevilliers.

benjamin coutand   Nicolas Trolonge   Patrick BALVAY

Benjamin Coutand - Responsable de l'activité Drone et chef de projets - Direction eau

  Nicolas Trolonge - Responsable SIG   Patrick Balvay - Chef de projets - Direction Urban
Tout d’abord Benjamin, vous êtes à l’origine de cette activité chez Tractebel France en ayant été le 1er pilote de drone, pouvez-vous nous dire pourquoi l’activité drone s’est mise en place ?

Benjamin : Dans le cadre du programme Excellence 2014, nous avons réalisé une analyse de l’intérêt des drones, avions ou hélicoptères miniatures télécommandés, pour nos prestations. Il s’est avéré que ces drones pouvaient être un élément différenciant dans nos activités, notamment pour améliorer la compréhension lors de visite de site potentiel encore vierge pour des barrages, ce tout en améliorant la sûreté de l’équipe. La réalisation, en autonomie, de topographie de sites reculés devenait aussi une possibilité à portée de main.
La direction de TRACTEBEL m’a ensuite confié la tâche de développer cette activité. Nous avons commencé, avec Nicolas TROLONGE, les formations théoriques et pratiques pour devenir télépilotes. En parallèle, nous avons mené les démarches administratives pour enregistrer TRACTEBEL en tant qu’exploitant de drones.
Les premières missions opérationnelles ont eu lieu en 2015 sur le site vierge de Makay au Cameroun, grâce notamment à l’appui et l’implication de Christophe DAUX. Diverses missions ont eu lieu depuis lors.

 

Aujourd’hui comment pratiquer cette activité dans les projets ?

L’équipe drone est à disposition des équipes projet pour les accompagner dans la réalisation de prestations de drone (topographie, reconnaissance de sites, suivi de chantiers, etc.). Nous étudierons ensemble les démarches administratives à mener (autorisation de vol, contacts auprès des autorités locales, etc.) ainsi que les démarches techniques (vol à réaliser, plans de vol, préparation de la mission des points de vue logistique, sécurité, sûreté, etc.).

Une fois que vous avez l’ensemble des données, comment sont-elles traitées ?

Nicolas : Le drone n’est qu’un vecteur permettant l’emport de capteurs différents. Il peut s’agir de capteur photographique, thermique ou encore LiDAR miniature. Nos drones sont tous équipés de capteurs photographiques.
Les images prises durant les missions sont par la suite post-traitées dans un logiciel de photogrammétrie ; l’objectif principal étant la création d’un nuage de points très dense, d’un modèle 3D exportable sur n’importe quel logiciel de BIM/DAO 3D ou encore d’une orthophoto de très haute résolution. On parle en effet de seulement quelques centimètres par pixel une fois le traitement réalisé.
Ce modèle peut également être géoréférencé avec précision en utilisant des points de référence, visibles depuis les images aériennes. La précision du modèle peut atteindre une dizaine de centimètres en absolu. C’est une révolution dans les campagnes topographiques de grandes superficies !

 

Patrick, vous avez rejoint le projet par la suite, dans quel contexte ?

Patrick : J’ai rejoint le projet dans le contexte de l’accord-cadre de mission de maîtrise d’œuvre pour la Direction de la Prévention et de la gestion des Risques de la Ville de Nice. Nous avons inspecté une falaise se situant en zone rouge du PPR pour définir les confortements nécessaires.

Le drone nous a permis d’effectuer une cartographie du site par photogrammétrie afin de réaliser une étude trajectographique des chutes de blocs.

L'utilisation de drone sur un projet est-elle à la demande des clients ? quelles sont leurs attentes ?

Patrick : L’utilisation de drone n’est pas une demande systématique des clients. Nous l’avons proposé au Service des Travaux Publics de Monaco dans le cadre de la campagne d’inspections des ouvrages d’art de 2020, tandis que son utilisation a été imposée par la Ville de Nice.

Les attentes des clients vis-à-vis des drones sont de l’ordre de la limitation des perturbations des circulations piétonnes et routières en milieu urbain fortement contraint car l’utilisation de drone permet de réduire la durée d’intervention. Les attentes sont également de l’ordre de l’amélioration de la communication entre les différents acteurs de l’opération en ayant des supports visuels tels que prises de vue aérienne ou une modélisation de site ou d’ouvrage.

Concrètement, qu'apporte l'utilisation de drone ?

Patrick : Une modélisation de site ou d’ouvrage à l’aide de drone permet d’identifier des risques avant intervention notamment sur corde (une anecdote concerne la présence d’un nid de frelon non visible du sol), mais également d’effectuer des « manipulations » 3D aussi souvent que nécessaire et sans nécessiter de retourner sur site.

Cette « manipulation » apporte des plus-values à deux niveaux d’échelles :

  • Au niveau micro où les photographies de détails des ouvrages d’art apportent les éléments nécessaires à l’analyse de l’ingénieur béton ou d’ouvrage d’art ;
  • Au niveau macro où l’évolution du drone permet d’identifier des risques en site naturel que l’ingénieur géologue pourra exploiter dans son analyse et interprétation.

Les interventions en drones sont très rapides, cependant nous devons systématiquement sensibiliser les intervenants sur la durée de la préparation des missions qui est directement dépendante de l’environnement et des autorisations administratives.

Pour conclure, pouvez-vous nous citer quelques références ?

Nicolas : Nos drones ont été utilisés un peu partout dans le monde et sur des projets variés : en Afrique avec des projets de barrages hydroélectriques (au Cameroun, au Mali et à Madagascar), ou des projets d’aménagements urbains comme la réalisation d’un modèle numérique de terrain du marché de Bouaké en Côte d’Ivoire. Les drones ont également été utilisés comme support visuel en Asie sur le projet de Batang Toru (Indonésie). Enfin, des missions en France ont eu lieu pour la réalisation de modèles 3D (barrages de Bious, Puy-Terrier ou encore la modélisation complète du Mont-Boron à Nice).

Marché de Bouaké Projet Mandraka Barrage de Souapiti  
Bouaké Mandraka Souapiti  
Mont Boron Nice Mont Boron avec placement repère    
Mont Boron Mont Boron - prise de repères    

 

Découvrez ou re-découvrez notre film sur les éboulements rocheux à Nice, en grande partie réalisée grâce à notre prise de vue avec drone 

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